Un petit bout de chemin

Cela faisait des années que j’avais envie de faire le chemin de Saint Jacques, mais voilà, trouver trois semaines de rang a toujours posé problème. Alors cette année j’ai décidé de faire ce que je pourrais avec un week end prolongé, quitte à reprendre plus tard là ou je l’aurais laissé. Donc le 23 septembre j’ai pris le chemin à Burgos (¿Pourquoi Burgos? C’est à peu près à la moitié du chemin mais surtout c’est là que l’autocar m’emmène facilement depuis Malaga où j’habite).
 
Et voilà, posé à 7h du matin à la gare routière de Burgos, petit déjeuner et en route, avec bien sûr l’idée de rester pieds nus le plus possible. La sortie de ville est en fait un trottoir très bien signalisé, sol en pavés autobloquants sans beaucoup d’interêt. Ensuite le chemin continue en site propre, toujours très bien signalé il y a une flèche avec une coquille à chaque croisement. Ce qui m’a sidéré (et à vrai dire un peu déçu) c’est le monde qu’il y a: plus comme le métro de Paris que comme j’imaginais la Castille profonde, toujours 20-30 persones en vue devant et autant derrière (dont un bon nombre avec ces bâtons de ski qui ont le don de m’énerver). Quand même arrivé à Hornillos del Camino (20 km) sans mettre les sandales.
 
Le lendemain toute petite étape (12 km) car un tendon qui me faisait mal et en plus, mis les sandales de plage (ultra légères et très commodes)  car le sol était désagréable. Le Chemin, ce sont des kilomètres et des kilomètres de chemins ruraux plus ou moins caillouteux et pas toujours très “barefoot friendly”. Il y a deux variantes, les petits cailloux ronds (pris dans le lit des rivières) et les anguleux (faits au concasseur) mais en fait les deux font mal quand ils sont éparpillés sur un sol compacté.
 
Le surlendemain, étape normale de 20 km entre Hontanas et Itero del Castillo, de nouveau pieds nus sur tout le trajet. Le sol est moins caillouteux et il y a sur la plupart de ce trajet une berme formée d’un mélange de sable fin et d’herbe, très agréable au contact. A un moment donné il y a un “chemin alternatif” vers Itero et là c’est la surprise: ¡personne! à coté de la foule des deux jours précédents. C’est peut être aussi parce que c’est lundi. A Itero del Castillo, superbe auberge municipale avec tout le confort et on était quatre alors qu’il y a douze places.
 
Mardi dernier jour, de nouveau pieds nus, le chemin longe le canal de Castille et il est plutôt sablonneux donc très agréable,  quelques passages sur le bord de petites routes secondaires. Mais voilà, les cours reprennent et je dois rentrer, A suivre lorsqu’il y aura une autre brèche, j’ai fait à peu près 70 km et il en manque encore 400 jusqu’à Compostelle...
 
¿Conclusion? Je ne recommanderais pas d’essayer de faire 100% du Chemin pieds nus. Après tout, c’est pour le plaisir pas pour faire des essais de fakirisme sur les petits cailloux, et il y en a beaucoup. J’étais à l’aise sur 50 des 70 km que j’ai fait dans ces quatre jours, mais les sandales étaient les bienvenues sur certains passages. Aussi la saison importe, au printemps avec les pieds ramollis par la mauvaise saison ça ne se passerait pas aussi bien.

¡ Bravo Serge pour cet expérience magnifique !

Le chemin de Compostelle tout chargé de symboles est le carotte que beaucoup d'entre nous aimeraient dévorer. Le
problème technique est sans doute en grande partie, pour ceux qui aimeraient en faire plus et pour un gars comme moi:
¡ Le sac à dos ! Quand je vois les pèlerins avec leur montagne sur le dos, je souffre intérieurement.

Bravo encore, merci pour ce résumé et dommage qu'on ne te lise pas plus souvent...

françois a écrit:

problème technique est sans doute en grande partie, pour ceux qui aimeraient en faire plus et pour un gars comme moi:
¡ Le sac à dos ! Quand je vois les pèlerins avec leur montagne sur le dos, je souffre intérieurement.

Idéalement, il faudrait que tu puisses partir avec ton épouse, du coup elle pourrait porter le sac  

Ou sinon demander à Newton si il aurait envie de péleriner ... 

Merci Serge, un beau récit qui rend bien compte du positif et du négatif d'un tel périple

Merci pour le partage de cette belle aventure...

françois a écrit:

Le problème technique est sans doute en grande partie, pour ceux qui aimeraient en faire plus et pour un gars comme moi:
¡ Le sac à dos !

Il y a une règle empirique (que j'avais repectée)  selon laquele le sac à dos de doit pas dépasser les 10% du poids du pélerin. Ceci dit il y a même des services de camionettes qui emmènent ledit sac d'une étape à l'autre, moyennant 5 EUR par étape. Ça c'est de la triche!

SG

sergebarefoot a écrit:

le sac à dos de doit pas dépasser les 10% du poids du pélerin

Walala! Pour moi qui suis bâti comme un cintre sous-alimenté, ça fait pas beaucoup !

sergebarefoot a écrit:

il y a même des services de camionettes qui emmènent ledit sac d'une étape à l'autre, moyennant 5 EUR par étape.

Un âne, c'est beaucoup mieux !

Dans ce cas, le poids du sac qui est donc de 10% du porteur, offre une capacité nettement plus intéressante !

alors ça ! je me disais qui serait capable de faire ce genre de pèlerinage ainsi . . .
on peux donc le faire , même partiellement

chapeau bas Serge