"J'aime courir pieds nus" à Lyon (Episode II)

je suis touchée par l'honnêteté de ton compte-rendu !
j'espère que mon défi sur le GR20 ne prendra pas la même tournure, même s'il est très différent...

En effet, dés le départ, c'était compliqué avec le manque d'entrainement.

Mais tu eu raison de renoncer,  ça n'était qu'une course et comme tu le dis,
il y en aura d'autres et la prochaine fois, tu l'auras 

Et quelques photos :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

Et le sujet principal… moi 
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

61 km et 2 700 m de dénivelé avec un entraînement au lance-pierre c'est quand même une sacrée perf.
Tu as déjà des courses en vue pour après l'été ?

Lambda a écrit:

61 km et 2 700 m de dénivelé avec un entraînement au lance-pierre c'est quand même une sacrée perf.
Tu as déjà des courses en vue pour après l'été ?

J’aurais aimé faire le semi du ventoux fin juillet mais je vais me faire opérer d’une cataracte donc pour celle-là c’est raté !
Il y aurait peut-être le grand raid de Camargue mais c’est encore la même histoire, vais-je réussir à m’entraîner suffisamment ? That’s the question…

c'est combien de km ce grand raid ?

Traditionnellement une petite centaine de kms, cette année ça ne fait plus que 75 kms il me semble.
Ça paraît long comme ça mais c’est tout plat. C’est une des rares courses où la moyenne peut être assez élevée !
Ça fait travailler la vélocité et le mental car lorsque tu as en face de toi des kilomètres de ligne droite et que tu n’as pas l’impression d’avancer le mental est important.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], Thierry et moi avons déjà couru la version 42 km en 2019, voir le fil ici
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Je réfléchis aussi au Ventoux, ça collerait bien dans ma préparation pour Millau. Quant à la Camargue si c'est pour y retrouver des têtes connues pourquoi pas.

Merci beaucoup pour ce petit rappel de la version 2019 

77 km c'est presque 2 marathons tout de même .... 

Même si c'est plat, il doit falloir une sacrée préparation j'imagine ...

Mais j'ai vu qu'il y avait des versions plus courtes cette fois encore


ACCUEIL - La Course Privilège - Trail Nature (grandraidcamargue.fr)

À de rares exceptions près, les ultra-marathons sont les têtes d'affiche mais ce sont des formats de niche. Ce sont les courses satellites plus courtes qui attirent les coureurs et apportent la rentabilité aux organisateurs.
Côté préparation ce n'est pas parce que la distance est double que la préparation est double.
Au final en volume ce n'est pas très différent de la préparation d'un marathon. C'est surtout l'intensité et les allures qui sont plus faibles.

Je comprends pour l'allure mais un peu moins pour l'intensité, peux tu nous en dire un
peu plus sur l'intensité ?

FAB a écrit:

Je comprends pour l'allure mais un peu moins pour l'intensité, peux tu nous en dire un
peu plus sur l'intensité ?

C'est tout bêtement l'intensité de l'effort.
Ça a le mérite de prendre en compte les conditions dans lesquelles on court, que ce soit la météo, le dénivelé ou l'état de fatigue du bonhomme.
On peut l'estimer assez bien avec la fréquence cardiaque et la démocratisation des montres cardiofréquencemètres rend la mesure très facile, immédiate et relativement précise.

Cette intensité doit entrer en ligne de compte quand on suit un plan d'entraînement.
S'il est prévu que je doive courir 1h30 le dimanche, l'intensité de l'effort fourni ne sera pas la même que je coure en bord de mer un matin de février, ou en plein midi au mois de juillet dans les collines.
Pour l'ultra que je prépare je vais courir la majorité du temps entre 65 et 70% de ma fréquence cardiaque max.

Merci Lambda pour toutes ces explications 

Je suis totalement admiratif de vos performances, les gars.
Pour moi, vous êtes des extra-terrestres...
Respect !

Solexine a écrit:

Je suis totalement admiratif de vos performances, les gars.
Pour moi, vous êtes des extra-terrestres...
Respect !

Ouaip.
Pour les non coureurs on est des extra-terrestres par les distances/durées que l'on court.
Pour les coureurs on est des extra-terrestres parce qu'on le fait pieds nus.
Mais en vérité c'est à la portée de n'importe qui, il faut simplement être prêt à y consacrer pas mal de temps.

Pas sûre que ça soit à la portée de tous... Mais nous sommes tous les extra-terrestres de quelqu'un d'autre, dans un domaine ou un autre.

Il y a un autre petit point qui me turlupine.

J'ai souvent entendu dire que sur les longues distances, les tout derniers km étaient
les plus difficiles/ Du coup, entre un marathon, 70 km ou 100 km, il y a toujours des
tout derniers km mais ....... pas au même endroit  

Les tout derniers km sont-ils vraiment les plus difficiles ?
Auquel cas, comment cela peut-il s'expliquer alors que l'on pourrait penser que la fin qui est
"proche" devrait "donner des ailes", le plus dur étant fait.

FAB a écrit:

J'ai souvent entendu dire que sur les longues distances, les tout derniers km étaient
les plus difficiles/ Du coup, entre un marathon, 70 km ou 100 km, il y a toujours des
tout derniers km mais ....... pas au même endroit  

D'où la différence d'allure
Sur marathon on parle du "mur" des 30 kilomètres, qui correspond au moment où l'organisme a épuisé ses réserves de glucides.
C'est la conséquence d'une mauvaise gestion à la fois de l'allure (trop rapide) et des ravitaillements (insuffisants).
Il reste alors une douzaine de kilomètres de galère.
Si tu cours un 100km à cette même vitesse et que tu "prends le mur" vers 30 km, il te reste 70 km de galère.
Autant dire que tu n'arriveras pas au bout.

FAB a écrit:

Les tout derniers km sont-ils vraiment les plus difficiles ?

Physiquement oui. Comme on n'arrive jamais vraiment à remplacer tout ce que l'organisme consomme pendant la course (eau, électrolytes, glucides, etc), plus on court plus on accumule de fatigue.
Donc on perd en gainage, on a de plus en plus de mouvements parasites, donc on perd en efficacité et on augmente la fatigue. C'est un cercle vicieux.

FAB a écrit:

Auquel cas, comment cela peut-il s'expliquer alors que l'on pourrait penser que la fin qui est
"proche" devrait "donner des ailes", le plus dur étant fait.

C'est là que le mental prend le relais.
Sur mon premier marathon les dix derniers kilomètres ont été plutôt difficiles (le fameux "mur"), je me demandais ce que je foutais là, je me jurais que j'arrêtais la course à pied. J'avais mal aux genoux, aux chevilles, aux cuisses et je clopinais à 7 km/h pour essayer d'atténuer toutes ces douleurs. Puis quand j'ai aperçu l'arche gonflable à deux cent mètres de l'arrivée j'ai piqué un sprint, j'ai passé la ligne à 18 km/h et j'ai lancé au bénévole qui me passait la médaille autour du cou "vivement l'année prochaine !"

Merci pour toutes ces explications 

J'ai aussi entendu dire que l'on avait un "meilleur rythme" et que n'était
pas évident de courir avec quelqu'un de plus lent ou bien sûr de plus rapide.

Est ce paradoxalement plus compliqué de courir "en sous régime" ?

FAB a écrit:

Merci pour toutes ces explications 

J'ai aussi entendu dire que l'on avait un "meilleur rythme" et que n'était
pas évident de courir avec quelqu'un de plus lent ou bien sûr de plus rapide.

Est ce paradoxalement plus compliqué de courir "en sous régime" ?

Déjà, et c'est assez contre-intuitif, on a tendance à se caler machinalement sur certaines allures.
Par exemple tu fais un footing à 9 km/h sans y penser, et si tu accélères tu cours à 11 km/h de manière confortable.
Mais si on te demande de courir à 10 km/h, tu n'es jamais à la bonne vitesse et tu passes ton temps à lever le pied parce que tu vas trop vite ou à relancer parce que tu vas trop lentement.

Et oui, c'est difficile de courir lentement, les allures ne sont pas naturelles.
En ce moment je vise à l'entraînement une vitesse comprise entre 8 et 8,5 km/h et j'ai besoin de plein de "trucs" pour y arriver, comme ne respirer que par le nez, ou laisser traîner la jambe arrière pour que le pied reste en contact avec le sol le plus longtemps possible. Tout ça pour éviter d'aller trop vite.

Le vent a t-il une petite influence un peu comme le vélo et peut-on "s'économiser"
et se protéger dans un petit groupe d'autres coureurs ?

FAB a écrit:

Le vent a t-il une petite influence un peu comme le vélo et peut-on "s'économiser"
et se protéger dans un petit groupe d'autres coureurs ?

Perso je trouve que le vent n'a que des effets négatifs en course à pied.
De face tu dois forcer plus ;
de travers tu dois compenser sa poussée par des mouvements latéraux ; 
de dos tu dois pencher ton corps en arrière pour conserver le contrôle de ta foulée.
Dans tous les cas tu dépenses de l'énergie pour contrer l'effet du vent plutôt que pour avancer.

On peut se protéger de ses effets dans un groupe de coureurs, mais ça reste plus énergivore que de courir seul sans vent.

Merci Lambda 

FAB a écrit:

Il y a un autre petit point qui me turlupine.

J'ai souvent entendu dire que sur les longues distances, les tout derniers km étaient
les plus difficiles/ Du coup, entre un marathon, 70 km ou 100 km, il y a toujours des
tout derniers km mais ....... pas au même endroit  

Les tout derniers km sont-ils vraiment les plus difficiles ?
Auquel cas, comment cela peut-il s'expliquer alors que l'on pourrait penser que la fin qui est
"proche" devrait "donner des ailes", le plus dur étant fait.

Perso, c'est la deuxième nuit la plus difficile   
mais sur un format de course plus long, on segmente en chapitre, les objectifs étant le ravitaillement prochain.
On ne se dit plus reste ENCORE 180km mais "seulement" 20km jusqu'au prochain ravitaillement.  
Et le sprint final bien longtemps que j'ai rangé ça au placard   on profite avant de passer la ligne d'arrivée  en général, je ne suis plus que "une émotion en mouvement" tellement je me suis battu avec le mental   enfin difficile à expliquer, c'est comme revenir un retour à la réalité après avoir passé 30 à 50h avec soi-même